Exoplanètes
Détection, étude de leur masse
SOMMAIRE
(Et calcul de i)
EXOPLANETES ! ! !
Une exoplanète est une planète tournant autour d’une étoile autre que le soleil, ou une planète n’étant pas dans le système solaire ! La première a été détectée en 1995 par l’équipe de Michel Mayor. Pour l’instant, le problème principal est la définition exacte d’une planète, en effet, une étoile est une boule de gaz ayant des réactions de fusion en son centre. Les exoplanètes ne doivent pas avoir de réactions nucléaires. Mais certains objets sont à la limite entre planètes et étoiles : les naines brunes, ces objets sont actifs, comme les étoiles, mais ils tirent leur énergie de leur lente contraction. Quelle est la limite entre exoplanètes et naines brunes ? On a posé 13 mj ( masses de Jupiter) mais ce nombre est très débattu. De plus, certains pensent que l’on ne devrait pas définir une exoplanète seulement par rapport à sa masse mais aussi par rapport à son mode de formation, ou de sa position…
Où sont les exoplanètes ? ? ?
1)Autour des étoiles :
Les techniques actuelles nous ont permis de trouver des exoplanètes autour d’étoiles, mais de toutes sortes d’étoiles, ou plutôt, dans plusieurs stades de l’évolution d’une étoile :
On observe principalement les effet des planètes sur leur étoile, ce qui, pour des raisons techniques ne nous a permis que de détecter des objets massifs, de l’ordre de la masse de Jupiter, tournant très près de leur étoile, d’où le nom de " Jupiters Chauds ". L’observation du transit de quelques uns de ces objets (passage devant leur étoile) nous a permis de confirmer cette appellation. Mais comment expliquer que de telles planètes puissent se trouver si près de leur étoile? La théorie actuelle est celle de la migration : ces objets cannibalisent les poussières tournant autour de l´étoile ce qui les fait "Chuter". Quand il y a trop de poussières, les étoiles "cannibalisent" leur planètes.
2)De partout :
En étudiant la nébuleuse d’Orion, on a découvert des planètes non liées à des étoiles. On ne sait pas si elles se sont formées dans la nébuleuse ou si elles ont été éjectées d’un système planétaire. D’où le débat sur la nomination de ces objets.
Comment détecte-t-on les exoplanètes ? ? ?
le passage d’un objet ( étoile, planète) devant une étoile qui lui est éloignée fait converger sa lumière par effet de lentille gravitationnelle, l’étoile semble être plus lumineuse. L’étude plus poussée de la courbe de lumière pourrait faire apparaître des petites exoplanètes. Cette technique a semble-t-il permis de détecter 3 exoplanètes (jusqu'à mai 2002), mais comme il est difficile de confirmer ces résultats par les méthodes habituelles cette technique reste marginale.
Comment mesure-t-on leur masse ? ? ?
La mesure de la masse des exoplanètes est essentiel pour vérifier que l’on n’est pas en présence d’une naine brune. Malheureusement, la plupart des travaux actuels sur les exoplanètes on une inconnue, l’inclinaison i du système planétaire, qui confère à la masse une erreur en 1/sin(i). Pourquoi ?
Le mode de détection principal des exoplanètes, la spectrométrie, est aussi son mode de calcul de masse, il utilise le fait que la vitesse maximale de déplacement de l’étoile autour du centre de gravité du système est une fonction de la masse de l’exoplanète ( et du compagnon en général car cela peut s’appliquer aux étoiles doubles, ou aux étoiles accompagnées d’autres objets étranges tels les trous noirs).
On montrera en annexe que cette masse est :
On peut obtenir la masse de l’étoile par les moyens habituels : rapport spectre - luminosité...
Le temps de rotation s’obtient en observant la période des oscillations sur le graphe, et le rapport sous la racine carrée est celui entre la vitesse minimale et la vitesse maximale de l’étoile.
Malheureusement, la méthode spectrale laisse une inconnue sur la vitesse, (qui n’influe en rien sur le rapport des vitesses), due à l’inclinaison du système.
En effet, si le système est incliné, comme la méthode spectrale ne permet que de calculer la vitesse radiale, la vitesse calculée est la projection de la vitesse maximale réelle. Pour obtenir la vitesse réelle, il faut diviser la vitesse observée par le sinus de l’inclinaison i.
Cela voudrait-il dire que la plupart des exoplanètes ne sont que des naines brunes ?
Il semblerait que cette vision soit erronée. Selon certains chercheurs, les naines brunes ayant les caractéristiques orbitales observées seraient dans des situation instables et iraient s’effondrer sur leur étoile…
Peut on améliorer cette détection ? Le calcul de i .
La détermination de l’angle de l’orbite permet donc de trouver la masse de l’exoplanète. Actuellement, les masses données sont données sans cette angle M*sin(i), lorsque i est trouvé, on a la masse réelle notée M. Le moyen le plus évident pour trouver cet angle est la méthode des vitesses longitudinales, qui consiste à regarder les variations du mouvement apparent de l’étoile. Malheureusement, cette technique astrométrique est très dure à mettre en place, car elle est extrêmement sensible, ainsi les premières annonces de découvertes d’exoplanètes ont été infirmées car les instruments étaient trop sensibles aux déplacements. Ainsi, la distorsion d’oculaires a fait longtemps croire à l’existence d’exoplanètes autour de l’étoile de Barnard.
D’où une autre solution, moins générale, celle des occultations, puisqu’il faut que la planète passe entre son étoile et l’observateur. Cette méthode est sans doute la plus précise car on connaît la distance de la planète à son étoile (3ème loi de Kepler), et on connaît la taille de cette étoile. La mesure du temps du passage permet alors de trouver l’inclinaison.
D’autres méthodes sont-elles envisageables?
Actuellement, la recherche s’arrête là. Mais la mise en place des grands télescopes doté de l’interférométrie, (une technique qui consiste à faire interférer les ondes lumineuses de plusieurs télescopes pour améliorer le pouvoir séparateur), permettra à terme de voir ces exoplanètes et de calculer leur inclinaison.
Perspectives
Le calcul de la masse des exoplanètes ne semble pas avoir d’intérêt, pourtant, il permet de voir ces exoplanètes, de mieux connaître l’évolution des systèmes planétaires, de rechercher si d’autres planètes n’abriteraient pas de vie et nous ouvre les portes de l’exploration de la galaxie même si cela ressemble à de la science fiction et ne se fera sûrement pas avant quelques siècles.
Sur un plan plus pratique, les études des planètes nous permettent de mieux comprendre la Terre et ainsi, de mieux la protéger…
Et si on veut regarder le fonctionnement même de notre société, la masse des exoplanètes est un bon exemple des limites de la pédagogie scientifique. Pourquoi n’est-il jamais écrit dans les articles grand public que ces masses sont des minima et que l’incertitude est grande?
Recherches futures.
ANNEXE 1 :
Détermination de la masse d’une exoplanète
A partir de la vitesse de son étoile
Pour trouver la masse de l’exoplanète, on commence par trouver la vitesse maximale de la planète en fonction de sa masse dans le référentiel de l’étoile. Puis on fait un changement de référentiel : on se place sur le barycentre ( du système étoile - planète) et on fait le calcul de la vitesse maximale de l’étoile en fonction de celle de l’exoplanète. On se retrouve donc en présence de la vitesse maximale de l’étoile en fonction de la masse de l’exoplanète. D’où la masse de l’étoile.
Dans cette démonstration, on suppose que l’on connaît la vitesse maximum absolue (par rapport au barycentre) de l’étoile . Plus pratiquement, cela veut dire que l’observateur se trouve dans le plan du mouvement de la planète. On notera G la constante universelle de la gravitation. (Toutes les unités sont SI.)
1)Vitesse de la planète
On se place dans le système étoile planète (tournant autour de cette étoile). La seule force s’exerçant entre les 2 objets est la force gravitationnelle : F=-GMm/r².
Du fait de l’unicité de la force, le mouvement est plan. On démontre que c’est une ellipse.
Du fait de la conservation du moment cinétique, la " loi des aires ", on a :
(Vm, VM vitesses minimales et maximales de la planète).
Comme l’énergie mécanique du système se conserve, on a : Em=Ec+Ep=constante.
En notant a le ½grand axe :
On sait que la vitesse moyenne de la planète est telle que Vo²=GM/a donc :
2)Vitesse de l’étoile et masse de l’exoplanète.
Soit O le barycentre du système, P la position de la planète et E celle de l’étoile. on a alors
Soit, par dérivation par rapport au temps :
a)Cas d’une orbite circulaire
Notons W la vitesse angulaire, on a
Soit :
Comme m OP= M OE, OP+OE=EP alors :
Et d’après le théorème du moment cinétique :
Soit en projetant sur la normale :
Et en remplaçant :
Et ainsi
b)Cas d’une orbite elliptique
D’où
Or, pour m<<M, ce qui est toujours le cas pour les exoplanètes (mais pas pour les étoiles doubles ou les étoiles accompagnées d’un objet massif invisible (trou noir…)), on a :
Soit :
Et ainsi :
Soit
ANNEXE 2 :
Effet Doppler - Fizeau et spectrométrie
L’effet Doppler est la modification apparente de la fréquence d’un signal due au mouvement relatif de la source et de l’observateur. Si la source se rapproche de l’observateur, le signal a une fréquence plus grande et inversement. On peut facilement se rendre compte de cet effet en écoutant des véhicules en mouvement, si ceux si se rapprochent, leur bruit semble plus aigu. Et s’ils s’éloignent, il est plus grave.
De la même manière, la longueur d’on de la lumière change en fonction de la vitesse de la source par rapport à l’observateur. Pour une différence de vitesse très petite devant celle de la lumière, donc de l’ordre de celle des étoiles de notre galaxie ( et des galaxies proches), la vitesse relative V est donnée par : V = C(D l /l ) ( C, la célérité est une constante quelque soit le mouvement, l est la longueur d’onde).
Ainsi, quand la source s’éloigne de nous, sa couleur est décalée vers le rouge (redshift) et quand elle s’approche, sa couleur est décalée vers le bleu (blueshift).
Sachant que les étoiles brillent sur tout le spectre, comment observer l’effet Doppler : il sera masqué par le même effet appliqué à des longueurs d’ondes plus grandes et on verra toujours la même chose ! ! !
En fait, on s’est rendu compte au 19ème siècle que certaines parties du spectre d’une étoile étaient noires, ce sont les raies d’absorption. Elles proviennent de l’absorption de la lumière à certaines longueur d’ondes précises par des atomes sur son chemin. Ces absorptions ont lieu à la surface stellaire. Leur position relative et leur importance étant inchangées par leur voyage spatial et le mouvement des étoiles, elles ont permis de connaître la composition des étoiles. A partir d’elles, on a classé les étoiles en différents types. Maintenant, on s’en sert pour la spectrométrie car elles sont les points de repère du spectre…
Le but de cette matière est de bien connaître la vitesse des étoiles. La technique utilisée est la comparaison des raies d’absorptions de l’étoile avec un étalon. Comparer 2 raies permet d’avoir une approximation grossière de la vitesse de l’étoile, mais comparer des milliers de raies permet de se faire une bonne idée de la vitesse. Les étoiles chaudes n’ayant pas beaucoup de raies, le calcul de leur vitesse est difficile . Actuellement, on arrive à trouver des vitesses de l’ordre de 3m/s et on espère bientôt atteindre 1m/s ! Pour découvrir une exoplanète, l’important est de connaître les variations de vitesses d’où la nécessité de connaître celle ci avec précision, ainsi on n’a découvert des exoplanètes que sur des étoiles plus faibles que F8 .
La difficulté reste alors la découverte de l’exoplanète, alors que de nombreuses équipes cherchaient des exoplanètes tournant autour de leur étoiles en une dizaine d’années d’où la difficulté d’avoir des résultats rapides l’équipe de Mayor a recherché des naines brunes, et avait donc effectué des recherches avec des intervalles de mesure relativement court d’où la découverte de planètes tournant autour de leur étoile en quelques jours ! ! !
ANNEXE 3
Références :
http://assoc.wanadoo.fr/planetica/astrophysique/etoiles6.html http://wwwhip.obspm.fr/frecherc.html http://www.obspm.fr/encycl/catalog.html http://exoplanets.org" Atlas de l’astronomie " de Joachim Hermann
" planètes et satellites " d’André Brahic
" éléments de mécanique céleste " de Gianni Pascoli
" astronomical formulae for calculators " et " mathematical astronomy morsels " de Jean Meeus
Le magazine Ciel & Espace et particulièrement les numéros 376, 374,381
" Les nouveaux mondes du cosmos " de Mayor et Frey
" Il pleut des planètes " d´Alfred Vidal Majar